17. Octobre 2005, France - Italie - Suisse


je contemple les personnes venues pour l'occasion, un mélange de plein de gens différents, j'aime la différence. Puis sans que l'on sache ni comment ni pourquoi, je pars comme aspiré par la route, sans vraiment savoir où je vais tout en sachant pourquoi j'y vais. Les premiers coups de pédales sur mon bolide, c'est lourd, c'est raide, qu'importe je pars. Les départs son toujours un mélange de sentiment délicat à analyser: entre l'excitation et le bonheur de retrouver ma liberté de traveller, la peine de quitter ceux qu'on aime, la peur de l'inconnu. Dur de réaliser que l'on part pour quelque chose dont on rêve depuis plusieurs mois, dur de réaliser que la destination c'est l'Asie, la grande, la vraie, celle que j'ai dans les tripes, celle qui est si cruelle et si envoûtante à la fois, celle que l'on voudrait craindre mais que l'on ne peut s'empêcher d'aimer. Pourquoi partir, c'est la question que l'on me pose souvent, comment y répondre, c'est tellement vaste, la liberté, l'aventure, la découverte, la rencontre de gens, la rencontre de soit même... la vie, la vraie celle où l'on ne se lève pas le matin en pensant  « qu'est ce que je fous là ? » Pourtant j'ai tout en France; je viens de passer 10 mois (depuis mon dernier voyage) dans mon pays la France. 10 mois de pur bonheur fait de montagne, de grimpe, de coinche, d'amitié, de séjour en Espagne... et d'une vie vraiment belle, exactement celle dont je rêve d'avoir, mais il y a toujours ce truc en moi qui me pousse à accepter de perdre mon niveau en escalade, de devenir moins habile en montagne de quitter mes amis et tout ce que j'aime vraiment, ce besoin de tout remettre en cause sans être sûr de trouver quelque chose au prochain tournant, si ce n'est moi-même.

L'année a été exceptionnelle pour moi: j'ai fait de jolis voyages, pas loin de chez moi, des trucs vraiment jolis, des trucs qui m'ont pris corps et âme. Comment ne pas penser ce 18 sept à mes 20 jours passés à traverser le massif du Mont Blanc dont 16 en solo, comment ne pas penser à ce mois magique partagé avec Erwan de sommet majeur en sommet majeur, juste pour le plaisir et quel plaisir, comment ne pas penser à toutes les sorties d'escalade parfois jusqu' en Espagne, comment ne pas penser aux parties de coinche acharnées autour d'un brownie, comment ne pas penser à toutes les "baston" avec mes frères, à toutes ma vie ici. J'y pense je ne remets rien cause, j'emporte tout...
Aujourd'hui je me retrouve devant l'écran pour mon premier mail commun après un mois de route, le premier mail c'est le plus dur. Je me demandais comment j'allais le faire, je réfléchissais beaucoup, et puis c'est un ami qui m'a donné la solution: fais comme t'as toujours fait, sans réfléchir à ce que je dois écrire sous prétexte que mon groupe "mail commun" compte plus de 150 personnes, maintenant. Ce sera comme avant, plein de fautes et je laisse les doigts courir sur le clavier, même si ce que je dis n'est pas toujours réfléchi et bien pensé, et bien sûr je garde ma règle absolue d'écriture: ne jamais relire, jamais, faudra encore faire des efforts pour lire! personne n'est obligé de le faire...

Les premiers coups de pédales ne sont pas faciles. Le col Agnel ne sera pas vaincu dans cette première journée, premier campement avec cette question dans ma tête: ne suis je pas en train de faire une grosse boulette, ce serait tellement facile de redescendre maintenant d'aller dormir dans un lit et de manger autour d'une table pleine? Le matin la route reprend et cette fois je me dis que je ni arriverais jamais, c'est tellement loin, tellement raide, je suis tellement lourd avec tout le chargement, je ne roule pas sur le col Agnel je rampe dans un brouillard à couper aux ciseaux, merde c'est loin le Népal?

Sommet, premier pays que l'on quitte, le sien pour entrer en Italie, descente glaciale jusqu'à Ponte Chianale et ses toits de lauses,nbsp; splendide. Ce soir camping, c'est pas que ça me réjouisse d'aller au camping mais j'ai besoin de quelqu'un pour garder mon vélo pendant que j'irais au Viso. Il pleut, pas top comme entrée en matière, la tente est vieille elle a déjà enduré le Pérou et il faut sortir l'arme absolue du voyageur pour lui rendre un peu de son étanchéité: le scotch américain!

Le lendemain je troque mon cuissard contre des chaussures de montagne, direction bivouac Bretoglio. L'Italie a su conserver tout plein de petits bivouacs, au charme colossal prêts à abriter l'alpiniste voyageur le temps d'une nuit toujours inoubliable tant les lieus sont chargés de tout ce qui fait la montagne. Le bivouac domine un lac, y dormir c'est rajouter 2h de marche le lendemain alors que si j'étais parti du refuge Sella, un très gros refuge à la français.., mais 2h pour moi et dans la logique de mon voyage c'est rien et c'est pas cher payé pour un tel hôtel...

Le lendemain, après quelques détours avant de trouver le départ de la voie, je me lance au dessus de la mer de nuage qui domine le Po et que je domine, escalade facile, beau temps beau rocher, ça déroule, plaisir simple de grimper de ne penser à rien, oublier tout le temps d'une ascension, trois petites heures pour atteindre le sommet et prendre le thé avec le Mont Blanc, le Cervin et un rendez vous avec le Mont Rose de là-haut.

Trois heures où la tête ne pense qu'à comment prendre telle ou telle prise, comment poser tel ou tel pied, trouver l'itinéraire... en fait c'est vachement reposant comme sport, les règles du jeu sont simples et ça change des complexités que l'on se crée dans la vie dans nos rapports au monde et aux autres. J'aime la montagne car je n'ai pas à penser, quand j'y suis je ressens toujours ce sentiment de plénitude et de simplicité. Grimper ne penser à rien que grimper, le solo permet de pousser à donf cela car l'erreur n'étant pas permise il faut se concentrer de tout son être, rien ne peut et rien ne doit venir parasiter la fluidité et l'enchaînement des gestes, la sortie c'est en haut, on engage sans penser à rien d'autre que de se tenir au coté de la croix sommital, ah la simplicité que c'est bon...

La descente du Viso à Alagna me rappelle que mes genoux ont donné cet été: plus de 2000m de dénivelé avec le sac dans du terrain pas facile c'est long, très long surtout qu'arrivé à Ponte Chianale je reprend le vélo pour ne pas avoir à payer une deuxième nuit de camping, quand je vous dis que parfois on se complique la vie. Du coup le soir je mérite bien ma nuit, mon chez moi est vite monté et même s'il est toujours humide d'il y a deux jours, c'est avec plaisir que je m'y abrite.

Puis la route reprend sans que ce soit une corvée sans même que ce soit dur en fait, pour voyager en vélo sans souffrir il faut à mon avis accepter sa condition et sa lenteur, cela fait la route prend une tout autre allure, et qu'importe les détours, qu'importe si ça monte qu'importe de faire des détours,... j'ai le temps, c'est ma plus grande richesse, je ne la troquerai pas de si tôt. Du coup la direction de l'est se transforme en un plein sud puis par un plein nord! Je n'avance pas vers Katmandou et pourtant je fais des kilomètres et avance beaucoup vis a vis de moi-même pour échouer à Alagna au pied du Mont Rose.

Là j'avais donné rendez-vous à mon ami Bourboule, le genre de rendez-vous que je jette comme ça, si tu es là c'est cool sinon c'est pas grave. J'arrive à Alagna sans vraiment savoir s'il viendra ou pas, pas de prise de tête pour quoi faire, malgré tout quand le klaxon d'un Expert retentit dans le petit bourg d'Alagna, je suis heureux, la vie est belle, liberté, montagne et potes, que demande le peuple. Repas de luxe, qui change de mes pâtes mayo...

Le lendemain on monte au bivouac Resegitti, perché à 3600 m sur l'arête Cresta Signal qui va au Mont Rose, on y arrive dans un vent déjà présent et le brouillard. Le bivouac est un petit paradis qui a lui seul vaut le détour. Poêle à bois et chauffage, coucher de soleil et vent... Le vent ne nous lachera pas. Il a neigé, le vent est très fort, la voie est dans des conditions bien hivernales, mais les règles du jeu sont toujours les mêmes simples et faciles dans d'apparente difficulté. On est un peu lent dans la voie, on arrive transis au sommet et on se réfugie dans le refuge Margaritha, le plus haut refuge d'Europe à 4500 m pile au sommet, le temps d'une soupe pense t'on. Le vent dehors est si fort que déjà pour arriver au refuge il a fallu marcher à quatre pattes pour de vrai!
La soupe nous condamne, quand on sort tout est pris dans le brouillard, la descente est sur un glacier, il faut traverser un long plat pour trouver un col on tente le coup, je suis un peu fatigué le vent hurle toujours si fort et puis on y vois rien rien du tout, peine perdue notre salut c'est de remonter au refuge, on ne peut pas trouver le col. Commence alors une lente agonie, tracer les pentes de neige à la montée avec un vent inimaginable à cette altitude, ça fait longtemps que l'on ne se met plus debout, c'est quatre pattes ou rampage, c'est long, c'est usant, le vent use l'homme psychologiquement et physiquement, il nous pousse dans nos derniers retranchements, par deux fois alors que je rampais je me suis littéralement envolé retenu pas mon seul piolet que je plantais de toutes mes forces dans la neige dure. Le vent gèle mes yeux dans la montée, les cils collés recouverts de glace, impossible de les ouvrir, je suis la corde et Bourboule, qui lui se gèle les pommettes, pousse la porte du refuge: c'est comme une délivrance, on en revient même pas en fait, on réalise la force de la nature, on réalise notre faiblesse, on est soulagé, on est vivant et on réalise que c'était loin d'être gagné d'avance. La résistance s'organise, faut dormir là de toute façon, on est vidé depuis trois heures ce matin que le vent nous hurle sa colère dans les oreilles, un vent qui doit venir de loin, qui a du en voir des choses tristes sur la terre pour venir se défouler si fort là-haut, peut être est-ce la bêtise humaine qui l'irrite, en tout cas la discussion fut intense et nous n'avions pas notre mot à dire.

Le soir il me faut téléphoner, quand on sait mon amour du téléphone surtout à cet endroit c'est pas facile, quand on sait en plus que c'est aux flics qu'il faut que je téléphone et que l'on sait mon amour de l'uniforme encore plus grand que celui du téléphone... le tout en italien bien sûr! Mais c'est juste pour prévenir la copine de Bourboule qui nous attend en bas que en fait ben on prolonge le game indépendamment de notre volonté.

On se prépare à un siège mais le lendemain vers 12h une éclaircie nous laisse espérer: on tente le coup Bourboule fait des merveilles à l'orientation, moi je trace car j'ai pas trop le goût de réfléchir et qu'en plus il oriente bien mieux que moi, moi je suis fais pour être perdu... on trouve le col et on enchaîne avec les 3000 mètres de descente vers Alagna. Deux jours assez intenses avec Bourb, la montagne c'est pas toujours seul, j'aime cette aspect là d'elle aussi, la partager avec quelqu'un, en montagne on est nous et c'est pas rien comme pour le reste les relations y sont simples.

 


Alagna c'est l'arrivée du Mont Rose un nouveau départ pour moi non sans avoir savouré avec bonheur le repas du soir, imaginez un steak de la charcuterie de la mayo... merci mag.

La route reprend le lendemain sous une pluie battante, les jambes lourdes pour entamer à vélo 12km de montée raide, au moins on sait où on en est tout de suite, je suis trempé en 5 mn il pleut des cordes.C'est le grand test des sacoches, elles le passent, elles sont étanches. Après 80 km je m'effondre dans un cimetière (bon plan squat les cimetières et les églises, souvent de quoi s'abriter, toujours de l'eau, des bougies pour la lumière que demande le peuple!) là le peuple il demande un tee shirt sec et un bon repas, il l'a. Le lendemain je vis un truc très très dur: le Simplon Passe, départ a 250 m d'altitude arrivé a plus de 2000 en 34 km , les 20 dernier étant toujours à plus de 10%. Pour rajouter du piment je m'interdit la dernière dent du dérailleur: c'est celle de l'Asie! et puis pour la totale il neige à partir de 1600! enjoy! Je passe, je dirais pas facilement, mais je traîne mes 80 kg de matos au dessus du col passant une autre frontière celle de la Suisse.

A Brig je prend quelque heures le lendemain matin pour réparer le vélo. Quand je m'arrête dans la magasin pour deux, trois bricoles, le gars hallucine, il veut tout me changer sur mon vélo, je lui explique alors que j'ai juste besoin de clefs et je répare moi-même à l'africaine, système pas du tout intériorisé par les suisses pour qui tout a une place, chaque pièce un rôle et si c'est pas la pièce d'origine ça peu pas faire. Moi je mets des rondelles, bidouille mon axe de pédalier qui est le point faible de mon vélo et après 2h je repart les mains noires mais le vélo à neuf!
Direction le Grimsel passe que je me réserve pour le lendemain. Lle soir je dors à Oberwald, dans un abri à poubelle, mais attention un abri à poubelle suisse! Ca veut dire que quand je pose mon thermarest (matelas) j'ai peur de salir. Les suisses sont incroyables: tout est propre et rangé chez eux et ils ont un code pénal dans la tête. La Suisse est un pays superbe vraiment magnifique mais les gens me rappellent parfois les chinois par leur froideur et l'incompréhension entre nous: quand tu vas demander quelque chose à quelqu'un t'as l'impression que tu viens d'une autre planète, il se demande de quel droit tu viens lui parler alors imagine quand tu lui demandes la permission de dormir dans son local à poubelle!
Le Grimsel Passe étend ses raides lacets mais je commence à me faire au poids et à la pente, je passe sans problème et découvre les premières montagnes de l'Oberland. Interlaken voit le décès de mon deuxième pneu arrière, il y a tant de poids que les pneus se déchirent très vite. Il faut que je trouve une solution sinon tous les 500 km je change! encore une fois le scotch US sauve, mon pneu arrière est maintenant recouvert sur les flancs de gris sur deux épaisseurs, pour l'instant ça marche.

En changeant de pneu dans un abri bus à la tom bée de la nuit je pince la chambre faute d'avoir écouté les conseil de mon père: ne jamais remonter les pneus avec les démontes pneu, du coup ça prend du temps, la nuit me gagne. La maison d'en face prise de pitié par quelqu'un qui renforce ses pneus avec du scotch, m'apporte un café et un sandwich avec de la mayo, comment elle savait! Ce soir là je dormirais dans l'abri bus avant de monter vers Grindelwald village, très inintéressant s'il n'était pas surplombé par 2000 mettre de face nord, celle de l'Eiger, majestueux!

Ici c'est le paradis des bourges, Chamonix à coté c'est un bidonville. Je tente d'obtenir des infos sur une voie appelée Migelli qui se trouve sur l'arête ouest. La face est plâtre, le bureau des guide m'envoie chier, impossible d'y aller maintenant trop de neige pas la saison... quoi que je demande pas de réponse sauf impossible... ça m'emmerve ces suisses qui me prennent de haut. Le moyen d'accès pour le refuge c'est un train 126 euros l'aller-retou,r de quoi calmer un homme, plus de 5% de mon budget total, mal engagé... je tente la technique fraude en essayant de rentrer dans le tunnel à pied, mauvaise idée, tout comme celle qui m'avait fait croire que je pouvais dormir dans une cabane de la ville pour gratos (puerker!) les flics m'ont vite montré le chemin du camping... j'aime déjà bien moins Grindelwald, le soir dans ma tente je me dis qu'après tout ça fait pas mal de signes, que l'Eiger sera toujours là à mon retour, que je viendrais équipé pour la face nord et que je la casserais en deux sans même mettre les pieds dans le bureau des guides ou dans leur putain de train, le rendez vous est pris, j'ai déjà les crocs pour... peut importe quand se sera. Je recharge mon vélo à 5h du soir de retour de l'entrée du tunnel paye le camping en euros, j'ai pas de billet il n'accepte que les billets et ben ilsl auront des pièces ou rien, je suis fatigué des bourgeois qui n'attendent pas toujours de devenir vieux pour devenir... Brel s'est trompé!
Le soir je squat une base de parapente, toilette, eau, abris ... le top sauf quand vers 11h du soir une fanfare se sert du parking pour répéter, puis quand à 8h tous les parapentiste débarquent. Au réveil je lâche un "nice hôtel, thanks you!", le suisse ne rigole pas il est froid comme le chinois et même pas ne prononce un mot quand il me tourne autour pour aller aux toilettes! Specia,l très spécial les suisses! Qu'importe se soir j'ai rendez-vous avec un suisse super. Je charge le vélo et roule vers Berne, enfin un peu à côté pour voir Simon, un suisse rencontré l'année dernière au Tibet avec qui j'ai vécu mes pires heures de stop, 150 km en deux jours...

Les relations en voyage sont toujours quelque chose de fort, de très fort même, de trop fort parfois: Simon et moi avons passé moins d'une semaine ensemble et pourtant j'arrive chez lui comme si on s'étais toujours connu. Il sait que j'ai besoin une douche, laver mes fringues, putain j'étais crade, Internet et voyager avec lui par les mots. Mon anglais est hésitant mais je m'en sors ça va revenir bientôt je penserais en anglais. On refait avec Simon le monde un peu à notre image c'est vrai mais bon... on parle afganistan avec le waghan corridor où l'on va se donner un rendez-vous pour un "chai" (thé), il rêve de la Corée , du nord pays vierge de voyageur et de toute ces régions du monde réservé au hard travel, le monde est petit autour du délicieux repas de sa mère, ah l'Asie j'arrive! Une pensée pour nos amis pakistanais ce soir comment pourrait il en être autrement, on arrive les gars!
Le lendemain c'est la totale émotionnellement parlant, Paco un français avec qui Simon et moi avons voyagé au Tibet fait les vendanges en Suisse, il arrive. Quelle soirée de bonheur, tous les trois ici et là bas à la fois regarder les photos de Simon d'Inde, du Bengladesh, du Tibet... ce soir on est tous loin, très loin dans notre tête et tout proche dans nos coeurs, le rendez-vous est pris: nos routes se recroiseront, le monde est trop petit pour que ce ne soit pas vrai. Simon repart en août prochain pour un an direction l'Asie, Paco parle aussi d'Asie... on le boira ce chai les gars! Merci pour la soirée!

Tandis qu'ils partent bosser, je pars vers l'Asie, faut que je parte avant je suis en vélo! j'suis lent et encore j'ai rien vu, 250 km plus loin vers l'est cette fois à la frontière du Liechtenstein, je suis de nouveau le guest cette fois de Jennifer et de Markus également rencontrés au Tibet (merci Internet de nous offrir une adresse vagabonde et de permettre cela!). Il y a des signes qui ne trompe pas, Paolo Coehlo me l'a dis suis les signes... fautes de savoir où ils habitent je vais vers la poste pour l'adresse et là je tom be sur eux! Jennifer était venue chercher Markus à la gare! Première soirée à revivre ensemble le Tibet, et premier jacuzzi pour moi, quel bonheur après les 100 km de la journée. Arriveé ici tout s'arrête, j'avais plus ou moins planifier ma route jusqu'ici maintenant où est la suite? J'ai le temps d'y penser y parait alors je prend goût au jacuzzi et aux tartes aux pommes et puis surtout au tchat, la vie est belle d'autant que magie de l'Internet mon père passe par là. Il est parti avec un ami direction? personne ne le sais même pas eux mais ils font un crochet sur la route au volant de leur Toyota Tercel qui ne monte pas au dessus de 1600m du coup ils doivent se faire tracter dans les cols. Je vois deux ados devant moi qui quittent pour la première fois leur maison!

Jennifer et Markus les accueillent chez eux pour une nuit, ils sont tout gênés; pour Jennifer et Markus c'est normal, entre voyageurs... La soirée se déroule autour de pizzas et je découvre que Jennifer et Markus parlent parfaitement français, je me suis fais avoir vu que l'on a toujours parlé anglais ensemble! Enfin après un mega super petit dej mon père et Willy repartent et moi je reste. J'attends le WE pour aller grimper, en allant en Autriche et au Liechtenstein en vélo bien sur ( c'est à coté). Samedi on va grimper, ça fait des mois que j'ai pas mis des chaussons, le simple contact du rocher me procure du plaisir, c'est magique même si je ne suis pas à mon niveau max, je me gave de plaisir, je suis content de voir que je ne grimpe pas pour la perf mais juste pour l'activité grimpe qui me comble. J'aime les règles de ce jeu, y a un problème faut trouver ta solution. Ce jour là le niveau n'est pas élevé, on fait une grande voie au dessus d'un lac je libère avec plaisir toutes mes longueurs en 6a et 6B, j'arrive au sommet comblé, heureux. On y retourne? Allez le lendemain on va couenner (courte voie), il m'en faut peu pour avoir mal au bras, mais je suis encore capable de bouger dans un 7a à vue même si je tom be une fois, le chute fait partie du jeu et d'ailleurs j'aime bien ça!

Maintenant il faut penser à partir, pas facile on s'attache vite au confort et aux gens, reprendre la routen' est pas toujours facile, l'inconnu contre la chaleur d'un jacuzzi! Il parait qu'il faut fermer les yeux et foncer, je vais fermer les yeux et foncer... je sais pas vers quoi ni vers qui mais je me dis détend toi ça va bien se passer pour me tranquilliser.

Je devrais repartir demain a priori pour un petit bout en Autriche puis redescendre vers l'Italie pour aller voir les Dolomites, mon premier mois de voyage se termine, il a rempli toutes ses promesses de rencontre, de découverte et d'imprévu, maintenant reste a construire la suite sur les bases de ce premier avec ce que j'ai en moi aujourd'hui et avec ce que les gens sont prêts à me donner, j'ai un bon pressentiment... inch allah!

In every cases, keep in touch!
Bises a tous, merci pour vos mails, Seb