13. Novembre 2005, Sofia


« C'est pas l'homme qui prend la route c'est la route qui prend l'homme", 18 octobre, je m'arrache de toutes les forces que j'ai de rab, j'ai lu des dizaines de livres d'aventure de voyageur tous plus fous et respectables les un que les autres, ça ne m'a jamais paru si difficile qu'aujourd'hui. KTH est loin, très loin, la moindre bosse est raide très raide et la moindre descente est raide trop raide, j'arrive pas a me représenter l'odeur de Thamel (quartier de KTH), la french bakery qui me motive tant ne m'inspire rien, je ne vois même plus la taille des steaks de la « K2 steak house », tous ces hauts lieux de KTH qui seront et sont souvent des points de mire des rêves inespérés que je construit à chaque tour de pédales. Aujourd'hui ils me semblent inaccessibles, est-ce que je veux les atteindre? Tous les grands dont j'ai lu les livres n'ont ils jamais douté?

Je repense au dernier soir que j'ai passé sous tente en Amérique Latine, au Pérou, ce soir là je décide rentrer en France après beaucoup de sommets et 6 mois de route; ce soir là j'écrivais quelques lignes dans mon journal, les rimes ne suffisent pas a appeler cela un poème, d'autant que si je me souviens bien il manque une rime et que en plus c'étais largement inspiré d'un chanteur français que j'aime bien. Le titre c'était "le Seb et le Sebarre" deux entités de moi-même qui se soir-là sont en grande discussion pour ne pas dire en grand combat. L'ironie de la vie veut que ce soir c'est le Sebarre qui a tous les arguments lui qui est si impulsif, a la logique pour lui, tandis que le Seb n'a que son pauvre instinct pour répliquer, si bien que.... la route c'est plein Est!

Le lendemain mon vélo m'aide à pas trop penser en m'obligeant à prendre soin de lui. Voilà quelques jours que je le néglige, ce vélo il a une âme, "c'est mon gosse, mon frangin, mon poteau, mon copain", c'est la réponse à "où c'est que j'ai mi mon flingue ?", mon arme absolue et de nos jours vaut mieux être bien armé c'est lui qui guide tous mes rêves vers....Inch Allah!...

Squat dans un abris bus, pas top à vrai dire, mais bon je ne m'inquiète pas trop de cela, Mister Renard m'accompagne, comme lui je me dis que la vie me pique les yeux, que la liberté c'est l'enfer que.... que vivre libre c'est souvent.... qu'à l'école de l'angoisse..... que mes rimes s'accordent trop bien avec son dictionnaire... puis je me dis que j'écoute trop le docteur Renaud alors je change de mini disque, pour que BOB me rappelle que le futureest great so... BOB a toujours raison, alors c'est reparti, un col puis deux, chaque jour un col, voire deux, passer d'Autriche en Italie enfin au sud Tyrol, par endroit la route a été emportée par les inondations, il faut pousser et porter le vélo: avant goût de Tibet en ....Autriche.

Monter à Solda, la pire montée que j'ai faite, c'est raide mais raide, un truc de fou pas d'épingle pour se relancer, et puis c'est la deuxième montée de la journée. Arrivé à Solda j'ai le droit de m'acheter du chocolat et du fromage pour les pâtes, ce soir c'est fête, je suis mort! Pourtant le lendemain je décharge le vélo pour charger le sac à dos, changement de sport mais le rythme reste le même, lent très lent, j'aime ce rythme où je ne me fatigue pas, où j'ai tout le temps de faire vagabonder mes pensées un peu partout, un peu vers tout le monde, penser mais pas trop....

Je suis parti pour l'Ortler, le projet initial était une arête mais le refuge qui la gardait n'a pas de local hivernal, donc je pars vers un autre refuge sans vraiment savoir où est la voie qui devrait conduire au sommet, pas de topo (j'avais celui de l'autre voie), pas grave on verra bien, s'il y a un refuge c'est qu'il y a une voie, s' il y a une voie je la trouverais! Pour arriver au refuge deux possibilités, un chemin ou une via ferrata, je choisis la deuxième, et l'aborde toujours en sifflotant, tranquille, très vite je comprend que c'est pas une via à la française, le sac est lourd dans les surplombs équipés que de câble où il faut bien fermer les bras, et les chaussures sont grosses dans les dalles où faut bien poser les pieds à plat. Changement d'optique c'est une via ferrata où il faut grimper! Une fois cela compris, ça va beaucoup mieux, je fais attention comment je pose les pieds et ne me sers quasiment plus des câbles et du coup y prend un certain plaisir, qui l'eut cru dans une via ferrata! Arrivé au refuge, il fait beau, personne, fait froid, ça va être cool, bonne soirée en perspective.

Réveil tardif, départ tardif, le temps est couvert, il y a du brouillard, il va neiger, qu'importe, j'entame quand même, après un petit déjeuner bien répétitif (The cereal...), ma marche vers l'Ortler, jolie course mixte dans le début avec une belle arête, pas suffisamment dure pour que j'ai vraiment à m'investir 100% dans la voie, pas suffisamment facile pour que je m'ennuie, c'est agréable d'avoir de la marge, beaucoup de marge pour pouvoir laisser son esprit divaguer au gré des différents pas, des différentes prises, parfois l'arrêter pour un passage plus dur parfois... Après le bivouac à 3500m c'est une course de neige qui commence, il neige et fait un brouillard à couper au couteau, pas facile de trouver un cheminement, fini la sérénité du roche, place au glacier et aux crevasses et là il faut être à 200% si l'on veut ne pas se perdre dans le brouillard et ne pas percer un pont de neige. Les crevasses c'est la hantise du soliste, sonder avec le bâton, faire de longs détours, être attentif à chaque bosse de neige, chaque relief, vent, crevasse? Enfin je commence à connaître les règles du jeu ce qui ne me protége en rien, mais m'aide un peu a rejoindre le sommet de l'Ortler, dans des conditions de vent et de neige ma foi bien pourrave!!! La croix sommitale est toute gelée mais ça lui donne un bel aspect, je prends le temps de mettre un mot dans le livre du sommet, rien de long car sans les gants j'ai froid. Normalement c'est quelque chose que je ne fais jamais mais là je suis un peu déçu qu'aucun français ne soit encore venu jusque là, juste pour voir. La France possède des terrains de jeu exceptionnels ce qui a vite conduit les alpinistes français à réduire Alpes à Chamonix, quel dommage.... Je comprend mieux Berhault qui disait que ceux qui pensent qu'il ni a plus rien à faire dans les Alpes manquent cruellement d'imagination. Moi je regarde, prends des notes d'un peu toutes ces Alpes que je traverse et travaille mon imagination pour le futur. Eh les copains, je fais mon bout de chemin en vélo, vous me laissez 6 mois pour m'en remettre et réapprendre à grimper et puis après faudra qu'on parle sérieux.... Malgré le mauvais temps et le vent je suis bien là-haut, je ressens ce que seul la montagne peut m'apporter, cette sensation de plénitude, de bien-être absolu, j'ai jamais envie de descendre quand je suis là-haut, quand tu arrives au sommet continue de grimper... j'essaye mais quelques bourrasques un peu plus fortes, un onglet un peu prononcé te rappelle que maintenant la sortie c'est par le bas, fabriquer le long de la descente une place pour ranger cette sensation de liberté, d'aphonie, d'ataraxie que les grimpeurs et autres alpinistes vont chercher là-haut, tout là-haut, un peu plus près des étoiles, un peu plus loin de ce qu'ils laissent en bas sûrement aussi....Alors je commence ma descente, ne pas perdre la trace, surtout ne pas la perdre "sinon c'est galère pour l'éternité, sinon c'est l'enfer archi assuré, c'est pas des histoires, non c'est pas du pipeau..."

Quelques mètres sous le sommet, je fais une rencontre, blotti au fond de ce qui fût une de metstraces une tache sombre. D'abord je me dis que j'ai perdu quelque chose en montant, je me dis quel con, tu dois faire gaffe à ne rien perdre, puis en m'approchant je découvre que je n'ai rien perdu mais que je gagne. Au fond de la trace un petit oiseau est là, il n'a plus la force de lutter contre le vent, il s'est blotti là pour attendre la fin du vent ou la fin tout court, les yeux fermés il me fait de la peine. Je me demande ce qu'il est venu faire là par ce temps, pourquoi a t-il volé jusqu'au bout de ses forces jusqu' ici, quelles raisons ont pu le pousser à repousser ses limites jusqu'à une probable mort? Je le baptise Manu et le prend dans ma main. Il est né sous une bonne étoile, sauvé par un "doight" alors qu'il est au fond du trou, il fallait vraiment que les dieux des oiseaux soient avec lui. Je me dis que ça n'a pas de sens prendre ce petit oiseau, perdre l'usage d'une de mes mains pour le redescendre, tout en sachant qu'une fois en bas il s'envolera. Faut il vraiment l'aider, après tout pour moi tout va bien! Mais je me sens proche de lui, je l'aime bien et curieusement la main qui le tient n'a pas froid, les onglées sont réservées à l'autre main, celle qui ne le protége pas du vent, il me tient chaud autant que je lui tiens chaud, bon échange de procédé. Je suis là à près de 4000m d'altitude, dans la tempête à philosopher avec un petit oiseau qui tient dans le creux de ma main, qui au fur et à mesure de la descente réouvre ses yeux, commence à rebouger, à regarder où on est...On parle du chemin à prendre, celui pour éviter les crevasses et le grand chemin de la vie, on parle de tout de rien, que comprend t-il de tout ça, qu'est ce que je comprend moi de ce qu'il me dit...? Lentement on arrive à 3500 au bivouac où l'on se réfugie quelque temps. Il recommence à battre des ailes, c'est bon signe, je suis content pour lui, petit oiseau va s'envoler bientôt, c'est son destin, sa vie et je ne peux pas l'attacher à mon épaule, je ne veux pas l'attacher à mon épaule, la vie est ainsi faite : les oiseaux volent, les hommes marchent ou pédalent, jamais un oiseau ne pédalera, jamais un homme ne volera (physiquement et par lui-même) mais cela ne les empêche pas de partager un bout de route ensemble malgré les grandes différences qui les séparent, c'est toute la beauté de la vie et de la différence, la magie de celle-ci. Après le bivouac on repart ensemble, continu la descente, le brouillard s'éclaircit, la neige devient pluie, Manu commence à reconnaître son domaine, Manu s'envole à un moment sans que l'on ait vraiment décidé où et quand mais il repart, je ne suis pas triste, il est heureux. Je suis content de lui avoir offert cette deuxième chance dans la vie même si à priori j'avais rien à gagner. En fait il m'a apporté pleins de choses, je repars vers la vallée un peu plus léger, merci petit oiseau: peut être nos routes se recroiseront-elles, peut être pas, c'est la vie des voyageurs, bon vent, fait attention a toi.

Sous la pluie je rejoins Solda où j'arrive trempé, pas grave je suis pas en sucre ; je récupère mon vélo que la patronne de l'hôtel Bambi avait gentiment accepter de me garder, ne comprenant pas vraiment quelqu'un qui arrive avec un tel vélo à Solda pour faire l'Ortler sous la tempête...mais elle accepte avec gentillesse: Je réalise que je pars de plus en plus en voyage, pas physiquement mais psychologiquement, pour le Viso (premier sommet) je pensais qu'il me fallait aller dans un camping pour qu'on me garde mon vélo, aujourd'hui je trouve que cela n'a pas de sens: je vais vers les gens et demande. Parfois on me ferme la porte au nez, souvent je rencontre des gens exceptionnels, le voyage c'est ça aller vers les autres et la façon dont j'aborde la chose me le permet, seul sans trop de moyen et c'est ça qui me plait. Pour partir en voyage il faut 3 mois, avec l'expérience je m'aperçois que je pars de plus en plus vite, me laisse glisser vers un je ne sais quoi, une sensation un peu bizarre, une drogue forte très forte. Si un jour vous avez trois mois, partez ça vaut le coup!

Je récupère mon vélo et enchaîne la descente pour rejoindre la route du Stelvio Passe: je l'ai aperçu depuis le sommet, ça semble un sacre morceau. A l'origine je ne pensais pas passer par là mais la route colorée de rouge sur la carte m'a interpellé. Un coup d'oeil sur la légende pour savoir ce que cette couleur voulait dire: "itinéraire difficile, voire dangereux". Tout ce qu'il me faut, parfait, je vais manger ce col : 16 km , 1500m de dénivelé, dont 1250m sur les 11,5 derniers kilomètres, 48 épingles à cheveux, sommet à plus de 2700...Quand je me réveille ce matin là je suis presque déçu qu'il ne pleuve pas comme la veille, je ne sais pas pourquoi ce matin j'avais envie d'un bon gros fight, y a des jours comme ça: je m'étais imaginé le col comme quelque chose de très dur sous le mauvais temps...en realité il fait beau et malgré le sommet et les 2000 m de descente à pied de la veille j'avale le col assez facile, presque frustré en arrivant au sommet, le combat n'a pas eu lieu tant pis, du coup je prolongerais la journée sur 115 km juste pour être sur de dormir....Au sommet du col je confie à des suisses des cartes postales timbrées en Suisse mais que j'ai oublié de poster (quand on a pas de tête on a des jambes....): c'est pour les jeunes d'une école à qui j'envoie de temps en temps des nouvelles par cartes postales, c'est plaisant pour moi et pour eux aussi je l'espère. Leur instit c'est l'instit que j'avais au CE1! Quand il a vu l'article dans le journal pour mon départ il m'a contacté, et aujourd'hui il me rappelle que c'était en 89 que j'étais en classe avec lui, si loin, non c'est pas possible, je suis déjà si vieux? Moi je croyais que c'était hier, allez d'accord peut être avant hier! Hier étant pour le lycée et cette nuit pour la fac...et merde....le temps passe vite.

La route me fait prendre plein Ouest pour rejoindre mon prochain sommet, le Népal c'est loin quand on va pas tout droit, mais c'est ce que j'aime. Chaque jour, je me réveille avec le même plaisir, chaque matin je sais que ce sera une belle journée et cela est totalement indépendant du nombre de kilomètres. Je me suis offert le plus grand luxe de la planète selon moi, le temps, quel bonheur, un proverbe tibétain me rappelle que les cairns le long du chemin sont là pour nous montrer que la vraie place de l'homme c'est sur la route en voyage. Aujourd'hui plus que jamais j'en suis convaincu malgré certains aspects de cette vie de nomade qui sont parfois durs à accepter mais on a rien sans rien...

La route vers Campo Francia monte et tout du long de la montée on se demande où elle peut bien mener: devant nous la vallée se bouche par de grandes falaises, où ça va passer? Sur la montée je traverse plein de villages où tous les enfants vivent dehors jouant sans que jamais personne ne se demande si ils sont en sécurité ou pas, c'est la vie des petits villages, l'insouciance de l'enfance et la liberté d'être un peu en dehors de la société, ces enfants c'est moi il y a 15 ans. C'est là que j'ai appris ce que je vais chercher aujourd'hui sur la route, dans mon village de moins de 100 personnes où toutes les maisons sont la tienne, où tous les jours tu goûtes dans un lieu différent, où personne n'a besoin de te surveiller, tu peux faire les conneries que tu veux tout en sachant que ça se saura dans tous les cas et que c'est pas seulement ton père qui t'engueulera alors mais peut être le père de ton copain ou alors les deux : "la liberté c'est pas sans danger tu vois, c'est pour ça qu'elle court pas les rues et les toits."

En fait la route passe par un système de tunnel à l'italienne pour à la sortie de l'un d'eux déboucher dans un bout de monde, paradisiaque, maisons en pierres, 9 habitants à l'année, le monde peut s'écrouler ici tout semble suspendu j'adore. Le matin je rencontre une des neufs habitants qui tient l'auberge du village, elle m'offre café chocolat biscuit, boisson énergétique....sourire, langue française (elle est suisse de Genève mariée à un italien) et garde mon vélo. Que demande le peuple? Plein de gens comme ça, a rencontrer sur la route, c'est pour eux qu'on voyage, enfin pour entreprendre un vrai voyage le secret c'est peut être de croire profondément en la nature humaine plus qu'en dieu ou qu'en soi même. C'est loin d'être ce que l'on apprend quand on grandit en France et pour moi j'y crois et même dans des pays comme la Suisse , la France ou l'Italie il y a ces gens géniaux à qui je me dois de rendre hommage pour avoir juste le temps de quelques mots, d'un sourire ou d'un café, partagé ma route, fait de ma journée quelque chose de magique, d'être passé au dessus de mes habits sales et du fait que je n'ai à offrir que moi même, ma fatigue et quelques idées, merci.

L'ascension du pic Bernina se révèle être facile, temps parfait, pas de réelle difficulté : c'est côté AD mais c'est un niveau où je suis vraiment à l'aise. Paysages magnifiques entre Suisse et Italie, encore une fois c'est une course où Berhault avait mis ses crampons, c'est toujours un signe de qualité! De retour à Campo Francia j'ai le droit à une douche avant de reprendre la route le soir même de l'ascension du sommet et de la descente des 2500m qui le sépare du village. L'enchaînement marche-vélo pas toujours facile mais la ça descend et puis je ne feras que 20 km ce soir là, mais bon la journée fut bien remplie.

Le lendemain matin découverte terrible: la manche de mon gore tex est complètement déchirée, veste HS sans que je puisse expliquer ce qui c'est passé; je suis vener et entame un programme réparation à grands coups de scotch de seem greap, pour sauver ma veste, qui n'est même pas la mienne, c'est celle de mon père (pardon papa mais ta veste est foutue, tu t'en doutais en me la passant de toute façon!) L'espérance de vie de mon matos est brève, c'est pas que je n'en prends pas soin, c'est juste que je vie entièrement avec. C'est un matos conçu pour accompagner les loisirs des gens, moi je dors tous les soirs dans le duvet, je mets tous les soirs les mêmes affaires, mon réchaud fonctionne tous les jours....forcément c'est pas une belle vie pour mon matos. Je détruis tout même le meilleur du meilleur et en pensant cela me dis que l'homme est sacrément bien fait car pour l'instant si il y a bien quelque chose qui résiste bien a tout cela c'est moi, faut que j'en prenne soin!

En repartant je calcule ce que j'ai fais de mon année, j'ai passé 240 jours en France, sur ce temps fais plus de 50 courses en montagnes (100j voire plus), plus de 20 sorties cascade, passé une semaine en Espagne pour grimper une semaine dans le Tarn, un mois à travailler à l'ESF, plein de sortie d'escalade... mon total arrive à plus de 200 jours d'activité sur 240 mais qu'est ce que j'ai fait des 40 autres? C'est pas la fac c'est sûr : en additionnant toutes mes heures de présence et en étant généreux ça doit faire...2ou 3j, alors j'ai du dormir, joué à la coinche, joué au flipper sur l'ordi de ma soeur ou des truc comme ça!

Un col, deux cols, trois cols et me voilà à Madonna di Campiglio dans les Dolomites au pied de la Brenta , arrive de nuit fatigué après une journée de 110 km avec deux cols. Il me faut absolument recharger les piles de mon appareil photo. Madonna di C c'est une ville de bourges très touristique pas forcement le genre de lui que j'aime. Premier magasin à qui je demande pour les piles:il me répond avec plein d'aplomb qu'ils ne font pas se service! Deuxième, un bar qui n'a pas l'électricité (nous somme en Italie!) troisième une belle rencontre, le libraire me rechargera mes piles, me renseignera sur tout ce que j'ai besoin, me gardera mon vélo....c'est pourtant pas compliqué!

Je pars pour une traversée du massif de la Brenta, trois jours, sac un peu lourd car personne: je ne peux pas savoir si les refuges ont un local d'hiver alors duvet et tout le tralala. Cette traversée c'est une sorte de grande via ferrata qui passe tantôt au milieu de parois de 500 ou plus de haut tantôt au sommet, c'est d'une beauté incroyable, ça réveille en moi le grimpeur, je reviendrais c'est sûr mettre quelques friend dans ces belles fissures et livrer quelques beaux combats dans ces belles paroies, elles m'inspirent vraiment.

 


A cette période il n'y a personne, la neige est là rendant le cheminement intéressant même si ce n'est jamais vraiment difficile, je prends pas mal de plaisir dans ce voyage au coeur d'un massif montagneux d'une très grande beauté, les couleurs de l'automne dans la vallée et les couleurs des parois s'accordent parfaitement, tout est en harmonie ici. En réalité ce qui trouble un peu tout cet ordre des choses c'est les trop nombreux câbles a mon goût, mais je ne vais pas rentrer dans le débat de l'équipement des falaises et des montagnes maintenant: entre éthique puriste et accessibilité au plus grand nombre il est pas toujours facile de trouver le juste milieu même si en réalité les italiens s'en sortent pas mal car ce n'est pas non plus une via ferrata à la française je préfère arquer une bonne réglette que de tirer sur le câble! Le troisième jour (deuxième jour de la réelle traversée) il pleut, il neige temps pourri, les nuages jouent avec les falaises leur donnant encore plus de grandeur et un coté mystique qui pourrait faire peur, il devient difficile de tenir les câbles tellement j'ai froid aux doigts, tellement je suis trempé mais je suis bien là, j'aime ça en fait, j'aime les choses quand elles ne s'offrent pas trop facilement, j'aime les taquets quelques part. J'aime la montagne dans sa globalité, toutes les activité qui vont avec, de la grimpe torse nu au onglets terribles, au spin drif qui vous congèle sur place en hiver...Je pense que l'on ne peut pas prendre que le bon coté de l'alpinisme course parfaite soleil neige top... Je pense que ces journées de mauvais fond, parties d'un tout que je prends sans me plaindre vraiment, même si on se plaint toujours sur le coup. La montagne est pour moi un terrain de jeu exceptionnelle je l'aime comme elle est et ce jour là elle est rude. Pour moi on ne peut pas dissocier montagne et cette notion d'engagement de soi, un intérieur d'un monde pas forcement compréhensible, je ne dis pas qu'il faut aller se mettre au tas pour se mettre au tas, je dis juste que j'ai peur qu'un jour les alpinistes aient des appareils qui leur disent où poser le pied, quelle prise prendre, quand faire demi tour, quand manger, quand s'arrêter.... perdant ainsi tout ce qui rend pour moi le jeu intéressant, l'incertitude et cette nécessité parfois de donner de soi pour trouver une réponse à un problème simple en fonction de nos capacités.

Chacun a le choix de choisir la complexité du problème (de la simple randonnée à la "magic line" du K2") les règles sont simples très simples, je les comprend et les aime même dans le mauvais, même dans cette tempête qui me glace jusqu'aux os, plus c'est dur je dirais plus les règles se simplifient je pense même pour finir en une seule qui est la plus importante de tout rester en vie. Là je suis très loin d'en être là, j'ai froid, je me concentre certes mais j'ai encore une sacrée marge. L'engagement est limité mais j'aime cette journée car elle m'oblige à arrêter de penser, il faut faire de chaque pas une oeuvre d'art, surtout en solo, car je ne m'assure pas au câble (trop long) car tout est glissant... mais j'aime bien devoir me concentrer comme ça. J'arête de penser donc je ne suis plus? Non plus que jamais je suis à ce moment là et pourtant je ne pense pas. Descartes ne devait pas faire de montagne. D'ailleurs il y a plein de moment où on ne pense pas et où l'on EST souvent deux plus que ce que l'on est quand on pense. On ne pense pas qui on aime et pourtant on est pleinement à travers cela, d'ailleurs la montagne c'est juste de l'amour. Pour être pleinement au delà de ma pensée, j'aime donc je vis, c'est cool comme ça. Descartes n'était ni amoureux, ni montagnard! Ou alors je connais pas assez le bonhomme pour pouvoir détruire sa réflexion comme ça en marchant vers le refuge, ce qui est l'hypothèse la plus probable car je crois qu'à la base de son raisonnement il y a un doute que je doute que je doute donc je pense donc je suis, et en matière de doute ben amour et montagne nous comble. Faudra que je lise un jour un peu ce qu'à écrit ce brave gars mais pour l'instant j'arrive au refuge et vais me sécher sous les couvertures!!! Le lendemain j'entame une longue descente vers la vallée avant d'enchaîner avec 60 km de vélo le même jour pour dormir serein encore une fois!

Sur la route vers l'Est je rencontre Julien, qui m'invite chez lui, comme souvent les belles rencontres commencent par une galère pour moi. C'est un de ces de ces soirs où je préfère pédaler plutôt que de répondre à la question du soir ou dormir alors je continue à tourner les jambes repoussant cette réponse; mais après 120 km la nuit bien installée il faut y répondre et je suis mal placé très mal! A la frontale je repère un bosquet d'arbres, je me dis pouvoir dormir derrière. Reste à trouver de l'eau, première maison je frappe on ne m'ouvre pas, demande juste de l'eau, il n'y en a pas parait il! Belle réponse, je ne l'aurais pas trouvé et en plus on m'envoie les flics! Heureusement entre temps j'ai frappé à la porte d'une autre maison: Julien 20 ans m'ouvre, je lui explique mon problème, le courant passe, il m'invite chez lui, enfin chez ces parents; quand les flics arrivent pour regarder sous tous les angles là où j'avais prévu mon squat je n'y suis plus et je les regarde chercher avec plaisir. Je hais les flics, c'est plus fort que moi l'uniforme me bloque! Du coup je m'en sort bien, passe une bonne soirée; on va boire un coup en ville, on partage un repas et refait le monde: c'est cool j'aime ça, j'aime rencontrer tous ces gens différents. La mère de Julien avant de partir tôt le matin me prépare un sac rempli de victuailles. Les femmes ont ce coté maternel que j'adore c'est quelque chose qu'elles ont en elles et ce pour toutes les femmes du monde, ces petites attentions: si elles te donne un yaourt elle pose une cuillère en plastique avec, les fruit sont pré-epluchés, les sandwiches soigneusement emballés....Je me rappelle une scène au Pakistan la première fois que j'ai parlé a une femme là-bas. D'abord les hommes t'interrogent: combien coûte cela, combien coûte ceci, combien tu gagnes en France....combien coûte la vie en France...bref des questions d'homme. Puis ce jour là ils avaient autorisé les femmes à venir voir ma tente et à me parler et les questions étaient différentes: la tente n'est pas trop courte pour toi, le duvet est assez chaud, comment tu manges...est ce que tu manges de la viande, c'est important la viande pour la santé....le tout avec les regards des femmes pakistanaises...imaginez. Je pense aussi à cette vieille femme avec qui j'ai fait quelques km de vélo, elle m'avait sourit,je l'avais accompagnée vers le marché où elle se rendait et elle clôturait 10mn de discussion en me disant de faire attention car maintenant j'étais comme son fils...ah les filles, "femmes du monde, où bien putain, qui bien souvent sont toutes les mêmes, femmes normales, star ou boudin, femelles en tout genre je vous aime,...pour ta faiblesse et pour tes yeux....car aucune femme sur la planète sera jamais plus con que son frère...a part peut être...." y a toujours les exceptions qui confirment la règle: marine Le Pen....

La suite de ma route me fait passer chez Crispi, mon sponsor chaussures. Pour moi y passer c'est assez lourd de sens, c'est donner une certaine orientation à mon voyage que jusqu'à pressent j'avais refusé. Mais business is business et encore une fois on a rien sans rien....alors photos, photos ....j'aime pas trop les flash, j'aime pas trop me vendre d'ailleurs, je le fais très mal, mais bon j'apprends! En espérant qu'en rentrant dans ce cercle vicieux du jeu, je pourrais conserver ma liberté de voyageur, je suis déjà averti du risque ce n'est pas rien. A moi de garder la tête loin de mes épaules et espérer ne "pas trop fermer ma gueule (celle du sebarre) et ne pas trop virer de bord" (je vais faire de vous des renauistes!, ça fait pas de mal de réviser quelques classiques!). Et puis Stefano de chez Crispi est quelqu'un de profondément humain et d'être passer simplifie pas mal mon rapport à la chose, puis je gagne une douche, une nuit au chaud et un repas de rêve (merci Sabrina!)

La route reprend toujours au même rythme celui des rencontres des gens que je rencontre, un délicieux repas ici, un capuccino là, du bonheur que du bonheur chaque jour, mais j'éprouve le besoin de quitter l'Italie, besoin d'inconnu, besoin de plonger à l'Est dans un pays que je ne connais pas, besoin de différence même si plein de choses restent à voir ici, plein de gens à rencontrer: je passe la douane de Slovénie, je haie les douanes, je hais montrer mon passeport bien qu' aujourd'hui j'ai une technique pour que ce soit plus plaisant...Le douanier est froid, un douanier quoi qu'importe je vais vite l'oublier. Je traverse le Triglav National Parc et reste époustouflé (encore une fois) de la beauté du bout des Alpes trop méconnu encore une fois, des belles falaises m'expliquent pourquoi les alpinistes slovènes sont si réputés, un joli col très raide, 9 km à 14%, c'est raide. Si un jour vous y allez en voiture pensez à moi, si vous y allez en vélo pensez a vous. Je le passe sans problème, je suis prêt, j'ai réussi à garder deux dents de rab sur toute la montée et à ne jamais poser le pied à terre, je suis confiant pour la suite, mes jambes ont encore de quoi faire quelques Kms! Même si quand je suis en short les gens me disent souvent « mais comment de si petits mollets peuvent faire avancer un si gros vélo?» Quoi qu'est ce qu'il ont mes mollets? Peut-être que ce n'est pas que les jambes qui font avancer un vélo?

Apres de dures palabres pour trouver des infos sur le Triglav,je pose mon vélo dans une auberge et entame une longue marche vers le plus haut sommet de Slovénie où Berhault avait commencé sa traversée des Alpes. Bivouac sous les étoiles, ciel parfait, dire que certains paient des fortunes pour seulement 4 ou 5 étoiles....Le lendemain 12 heures de marche et d'escalade facile me permette de gagner le sommet de poser le tampon du sommet dans mon journal, de traverser l'arête sommitale qui offre une vue grandiose sur toute la Slovénie et d'être heureux de terminer la longue descente vers mon vélo (2000m c'est toujours long pour les genoux): Le Triglav était mon dernier sommet avant l'Asie: je connais les possibilité de mon moyen de locomotion et de comment le charger pour joindre voyage et montagne, je suis assez confiant pour l'Asie, juste quelques modifications à apporter: genre augmenter les développements et je suis sûr de pouvoir partir avec tout le matos de montagne et un moisd'autonomie de bouffe ce qui offre pas mal de possibilité. Mais bon l'Asie est encore loin et pour l'instant l'objectif c'est Ljubljana (prononcé luyblyana) je répond au sourire d'un couple de retraités qui immédiatement m'invite pour le repas de midi, une bière de un demi litre et deux verres de poire me saoulent complet, j'ai pas du tout l'habitude de boire et depuis quelques jours je tiens un gros rythme entre vélo et montagne, du coup je repars en arrêtant mon jeu du matin qui consistait à apprendre à faire avancer le vélo sans les mains, pas facile, 50m c'est mon record et encore faut que ce soit sacrement bien équilibré dans les sacoches mais j'y travaille! Comme toujours la gentille dame me prépare le sachet repas: pomme, saucisson pain fromage...son mari y ajoute une fiole de grappe et une bière! Ma foi pourquoi pas.

J'arrive après 100km à la capitale de la Slovénie de nuit. Je me dis qu'arriver dans une grande ville de nuit ça sent le plan galère, je me réfugie dans un café Internet pour 4h d'ordi avec une immense frayeur en ouvrant ma boite: tout mes mail depuis le 5 mai ont disparu, des centaines de mail perdus, j'en ai les larmes au yeux, je suis fou de rage, mais sans vraiment comprendre comment, je retrouve quasi tout après une heures de recherche, ouf! Du coup il est possible qu'il y ait des mail auxquels je n'ai pas répondu, que je n'ai peut être même pas lu, je m'en excuse grandement, mais hotmail merde à donf en ce moment. Je m'excuse aussi d'apparaître souvent en ligne sur MSN alors que je n'y suis pas: c'est la magie de la technologie qui ne fonctionne pas, ne m'en voulez pas, ce n'est pas que je veux pas vous parler mais je peux pas être sur mon vélo et sur MSN en même temps! De toute façon les règles du jeu vont bientôt changer, un site web devrait voir le jour, ou je pourrait poser ces quelques lignes de texte et surtout des photo, j'y travail enfin non quelqu'un y travail pour moi car moi je parle pas la langue des ordinateurs! Dans tous les cas je vous tiens au courant.

Quand je sors de ces quatre heures d'Internet, beaucoup de temps pour chatter il est 22h, il pleut, je ne sais pas où dormir mais ça ne m'inquiète pas, quelques km de vélo et je trouve une bonne place. Dormir dehors n'est pas une contrainte c'est ma vie, j'aime bien ça même si parfois j'ai froid, même si parfois je me plains, c'est dans la nature de l'homme de se plaindre, mais dans le fond c'est ce que j'ai choisi. Je suis conscient de la chance que j'ai d'être né français et d'avoir la possibilité de ce choix même si il est parfois dur à assumer, tout ce que je gagne en retour est mille fois supérieur aux nuits sur mon Thermarest qui c'est percé il y a quelques jours et qui malgré mes réparations ne tient plus que peu de temps gonflé, pas grave. La journée du lendemain me rappellera pourquoi je voyage une foi de plus. Réveil vers 7h, un thé, deux bouts de pain et direction la poste pour envoyer mon matos de montagne qui ne me sert plus à rien, 15 kg de moins, mon vélo perd de son apparence de tracteur mais bon j'irais plus facilement. La poste slovène est incroyable: j'envoie tout ça en 5mn de temps, moins de temps que pour acheter un timbre en Italie, les gens s'occupent de moi, parlent anglais, j'hallucine, à 8h10 c'est fait! Sur le trottoir où j'ai déballé tout mon barda pour trouver ce que je voulais envoyer, je rencontre pleins de gens sympas, le temps d'un sourire, de quelques mots en anglais, ils parlent tous anglais dans la ville et même un écrivain qui parle parfaitement français! Une fois tout repackté mon objectif c'est d'aller sur internet pour écrire ce mail, café fermé ouvre à 10h quel heure est-il? Je demande l'heure au premier passant,il m'invite à boire un café, me donne sa montre et le pain qu'il était sorti pour acheter! J'hallucine suis je déjà arrivé au Pakistan?

La ville est jolie ce matin, c'est marché avec dégustation de vin car c'est la fin des vendanges, partout les gens me sourient alors que je déambule dans la ville me livrant à mon activité favorite en ville: regarder le monde vivre! J'ai appris cela en Inde, là-bas tu peux passer une journée dans la rue assis par terre sans jamais t'ennuyer, juste en te demandant comment tout cela fonctionne, ici c'est certes plus simple, mais j'aime m'emplir de la vie qui règne ici et là, de la négociation que livre le marchand de légumes, de la voie de la chanteuse qui anime la rue, des discussions plus ou moins animées...de la vie tout simplement, c'est beau un monde qui vit. Du coup le temps passe et toujours pas d'Internet; je déguste du vin, mais j'y connais rien. Je suis plus intéressé pas les toasts qu'ils offrent et les gens qui m'invitent à partager un verre. Puis je rencontre Stephan et Edwige: deux français venu tenter l'aventure de la Slovénie , ils m'invitent pour un café, la langue française attire un libanais francophone, c'est la fête, je rencontre plein de gens, je discute avec tous, je voyage, j'aime donc je vit, je voyage donc je suis! Mon vélo parqué devant la terrasse attire Rok et Monica, deux slovènes qui font aussi des voyages en vélo sur une ou deux semaines, qui sont curieux devant la bête qui ne laisse pas indifférent un connaisseur en vélo car il n'a rien d'un vélo normal: c'est un mixte de plein de pièces, sans lien les unes avec les autres, ce n'est pas un groupe Shimano ni un cadre autre technologie, la guidoline tient avec du scotch...c'est mon vélo je l'aime et j'aime l'image qu'il renvoie: du coup Rox et Monica m'invitent chez eux! Les slovènes sont accueillant je vous conseille une visite par ici!

Une douche chaude, wah quel luxe, je me rase, lave mes affaires, mange des mets succulents, dort dans un lit avec une couette....bref tout les luxes que je n'ait pas tous les jours et que du coup j'apprécie vraiment a leur juste valeur. Parfois je me dis que je suis un peu maso je me prive de certaines choses pour mieux les apprécier après. Mais qui apprécie à sa juste valeur une douche chaude quand il en prend une tout les matins? Bref je vis comme dans un rêve entre toutes ces rencontres, tout ces gens qui sans me rêves me laissent leur maison pour la soirée tandis qu'ils se rendent en ville pour aller voir ses parents pour Rox et à un concert de hard rock pour Monica qui a pourtant la 40aine et ne s'habille pas de cuir avec plein de tatouage, mais elle aime cette musique et alors! Ici j'ai également Internet, j'ai du y passer 4h hier et encore 3h ce matin pour écrire ce mail, répondre au autres mail. Par chance le computer est trop lent pour que je puisse chatter sinon je serais encore à la première ligne de ce mail!

Le programme futur: "no plan", conclure ce mail puis l'envoyer comme toujours sans relire, sans me demander comment chacun va interpréter, sans y penser, mettre les adresses et tend après chacun en fait ce qu'il veut et personne n'est obligé de lire! Je remonte le texte et m'aperçois que c'est quand même long quand je mets en route les doigts pour écrire je ne réalise pas, ça vient tout seul bien ou comme mal, ça vient, je ne pense pas vraiment à ce que j'écris, je ne sais pas trop comment fonctionne mon cerveau dans ces moments là, tout coule naturellement, pourvu que ça dure, que je prenne toujours autant de plaisir à le faire, que peut être je donne du plaisir à lire, en tout cas je lis toujours toutes les réactions de chacun que vous m'envoyez, tente de répondre à tous, mais c'est vrai que j'ai un peu de mal à suivre niveau Internet, c'est une des raisons pour lesquelles j'ai besoin d'un site. J'espère que personne n'est offensé si je ne lui répond pas personnellement, si je n'ai pas reçu un de ses mail....J'aimerais pouvoir donner plus de temps pour répondre à tous, j'aimerais n'écrire que des mail personnels de cette taille et pas de mail commun mais bon je fait ce que je peux avec ce que j'ai et c'est pas toujours facile!!

Prochaine grosse étape probablement Athènes en Grèce, la direction Croatie Bosnie Serbie....et puis là où le vent me mène, je voyage sans rien planifier à l'avance, sans guide de voyage, sans rien, je laisse la route me guider et les gens qui la jalonnent, qui sait où ça me mènera? Pour l'instant vers le repas de midi et puis inch Allah!

Bises a tous, take care!

Seb