« C'est pas l'homme qui prend la route c'est la route
qui prend l'homme",
18 octobre, je m'arrache de toutes les forces que j'ai de rab, j'ai lu des dizaines
de livres d'aventure de voyageur tous plus fous et respectables les un que les
autres, ça ne m'a jamais paru si difficile qu'aujourd'hui. KTH est loin,
très loin, la moindre bosse est raide très raide et la moindre
descente est raide trop raide, j'arrive pas a me représenter l'odeur de
Thamel (quartier de KTH), la french bakery qui me motive tant ne m'inspire rien,
je ne vois même plus la taille des steaks de la « K2 steak house »,
tous ces hauts lieux de KTH qui seront et sont souvent des points de mire des
rêves inespérés que je construit à chaque tour de
pédales. Aujourd'hui ils me semblent inaccessibles, est-ce que je veux
les atteindre? Tous les grands dont j'ai lu les livres n'ont ils jamais douté?
Je repense au dernier soir que j'ai passé sous tente en Amérique
Latine, au Pérou, ce soir là je décide rentrer
en France après beaucoup de sommets et 6 mois de route; ce
soir là j'écrivais quelques lignes dans mon journal,
les rimes ne suffisent pas a appeler cela un poème, d'autant
que si je me souviens bien il manque une rime et que en plus c'étais
largement inspiré d'un chanteur français que j'aime
bien. Le titre c'était "le Seb et le Sebarre" deux
entités de moi-même qui se soir-là sont en grande
discussion pour ne pas dire en grand combat. L'ironie de la vie veut
que ce soir c'est le Sebarre qui a tous les arguments lui qui est
si impulsif, a la logique pour lui, tandis que le Seb n'a que son
pauvre instinct pour répliquer, si bien que.... la route c'est
plein Est!
Le lendemain mon vélo m'aide à pas trop
penser en m'obligeant à prendre soin de lui. Voilà quelques
jours que je le néglige, ce vélo il a une âme, "c'est
mon gosse, mon frangin, mon poteau, mon copain", c'est la réponse à "où c'est
que j'ai mi mon flingue ?", mon arme absolue et de nos
jours vaut mieux être bien armé c'est lui qui guide
tous mes rêves vers....Inch Allah!...
Squat dans un abris bus,
pas top à vrai dire, mais bon je
ne m'inquiète pas trop de cela, Mister Renard m'accompagne,
comme lui je me dis que la vie me pique les yeux, que la liberté c'est
l'enfer que.... que vivre libre c'est souvent.... qu'à l'école
de l'angoisse..... que mes rimes s'accordent trop bien avec son dictionnaire...
puis je me dis que j'écoute trop le docteur Renaud alors je
change de mini disque, pour que BOB me rappelle que le futureest
great so... BOB a toujours raison, alors c'est reparti, un col puis
deux, chaque jour un col, voire deux, passer d'Autriche en Italie
enfin au sud Tyrol, par endroit la route a été emportée
par les inondations, il faut pousser et porter le vélo: avant
goût de Tibet en ....Autriche.
Monter à Solda, la pire
montée que j'ai faite, c'est
raide mais raide, un truc de fou pas d'épingle pour se relancer,
et puis c'est la deuxième montée de la journée.
Arrivé à Solda j'ai le droit de m'acheter du chocolat
et du fromage pour les pâtes, ce soir c'est fête, je
suis mort! Pourtant le lendemain je décharge le vélo
pour charger le sac à dos, changement de sport mais le rythme
reste le même, lent très lent, j'aime ce rythme où je
ne me fatigue pas, où j'ai tout le temps de faire vagabonder
mes pensées un peu partout, un peu vers tout le monde, penser
mais pas trop....
Je suis parti pour l'Ortler, le projet initial était
une arête mais le refuge qui la gardait n'a pas de local hivernal,
donc je pars vers un autre refuge sans vraiment savoir où est
la voie qui devrait conduire au sommet, pas de topo (j'avais celui
de l'autre voie), pas grave on verra bien, s'il y a un refuge c'est
qu'il y a une voie, s' il y a une voie je la trouverais! Pour arriver
au refuge deux possibilités, un chemin ou une via ferrata,
je choisis la deuxième, et l'aborde toujours en sifflotant,
tranquille, très vite je comprend que c'est pas une via à la
française, le sac est lourd dans les surplombs équipés
que de câble où il faut bien fermer les bras, et les
chaussures sont grosses dans les dalles où faut bien poser
les pieds à plat. Changement d'optique c'est une via ferrata
où il faut grimper! Une fois cela compris, ça va beaucoup
mieux, je fais attention comment je pose les pieds et ne me sers
quasiment plus des câbles et du coup y prend un certain plaisir,
qui l'eut cru dans une via ferrata! Arrivé au refuge, il fait
beau, personne, fait froid, ça va être cool, bonne soirée
en perspective.
Réveil tardif, départ tardif, le temps
est couvert, il y a du brouillard, il va neiger, qu'importe, j'entame
quand même,
après un petit déjeuner bien répétitif
(The cereal...), ma marche vers l'Ortler, jolie course mixte dans
le début avec une belle arête, pas suffisamment dure
pour que j'ai vraiment à m'investir 100% dans la voie, pas
suffisamment facile pour que je m'ennuie, c'est agréable d'avoir
de la marge, beaucoup de marge pour pouvoir laisser son esprit divaguer
au gré des différents pas, des différentes prises,
parfois l'arrêter pour un passage plus dur parfois... Après
le bivouac à 3500m c'est une course de neige qui commence,
il neige et fait un brouillard à couper au couteau, pas facile
de trouver un cheminement, fini la sérénité du
roche, place au glacier et aux crevasses et là il faut être à 200%
si l'on veut ne pas se perdre dans le brouillard et ne pas percer
un pont de neige. Les crevasses c'est la hantise du soliste, sonder
avec le bâton, faire de longs détours, être attentif à chaque
bosse de neige, chaque relief, vent, crevasse? Enfin je commence à connaître
les règles du jeu ce qui ne me protége en rien, mais
m'aide un peu a rejoindre le sommet de l'Ortler, dans des conditions
de vent et de neige ma foi bien pourrave!!! La croix sommitale est
toute gelée mais ça lui donne un bel aspect, je prends
le temps de mettre un mot dans le livre du sommet, rien de long car
sans les gants j'ai froid. Normalement c'est quelque chose que je
ne fais jamais mais là je suis un peu déçu qu'aucun
français ne soit encore venu jusque là, juste pour
voir. La France possède des terrains de jeu exceptionnels
ce qui a vite conduit les alpinistes français à réduire
Alpes à Chamonix, quel dommage.... Je comprend mieux Berhault
qui disait que ceux qui pensent qu'il ni a plus rien à faire
dans les Alpes manquent cruellement d'imagination. Moi je regarde,
prends des notes d'un peu toutes ces Alpes que je traverse et travaille
mon imagination pour le futur. Eh les copains, je fais mon bout de
chemin en vélo, vous me laissez 6 mois pour m'en remettre
et réapprendre à grimper et puis après faudra
qu'on parle sérieux.... Malgré le mauvais temps et
le vent je suis bien là-haut, je ressens ce que seul la montagne
peut m'apporter, cette sensation de plénitude, de bien-être
absolu, j'ai jamais envie de descendre quand je suis là-haut,
quand tu arrives au sommet continue de grimper... j'essaye mais quelques
bourrasques un peu plus fortes, un onglet un peu prononcé te
rappelle que maintenant la sortie c'est par le bas, fabriquer le
long de la descente une place pour ranger cette sensation de liberté,
d'aphonie, d'ataraxie que les grimpeurs et autres alpinistes vont
chercher là-haut, tout là-haut, un peu plus près
des étoiles, un peu plus loin de ce qu'ils laissent en bas
sûrement aussi....Alors je commence ma descente, ne pas perdre
la trace, surtout ne pas la perdre "sinon c'est galère
pour l'éternité, sinon c'est l'enfer archi assuré,
c'est pas des histoires, non c'est pas du pipeau..."
Quelques
mètres sous le sommet, je fais une rencontre, blotti
au fond de ce qui fût une de metstraces une tache sombre. D'abord
je me dis que j'ai perdu quelque chose en montant, je me dis quel
con, tu dois faire gaffe à ne rien perdre, puis en m'approchant
je découvre que je n'ai rien perdu mais que je gagne. Au fond
de la trace un petit oiseau est là, il n'a plus la force de
lutter contre le vent, il s'est blotti là pour attendre la
fin du vent ou la fin tout court, les yeux fermés il me fait
de la peine. Je me demande ce qu'il est venu faire là par
ce temps, pourquoi a t-il volé jusqu'au bout de ses forces
jusqu' ici, quelles raisons ont pu le pousser à repousser
ses limites jusqu'à une probable mort? Je le baptise Manu
et le prend dans ma main. Il est né sous une bonne étoile,
sauvé par un "doight" alors qu'il est au fond du
trou, il fallait vraiment que les dieux des oiseaux soient avec lui.
Je me dis que ça n'a pas de sens prendre ce petit oiseau,
perdre l'usage d'une de mes mains pour le redescendre, tout en sachant
qu'une fois en bas il s'envolera. Faut il vraiment l'aider, après
tout pour moi tout va bien! Mais je me sens proche de lui, je l'aime
bien et curieusement la main qui le tient n'a pas froid, les onglées
sont réservées à l'autre main, celle qui ne
le protége pas du vent, il me tient chaud autant que je lui
tiens chaud, bon échange de procédé. Je suis
là à près de 4000m d'altitude, dans la tempête à philosopher
avec un petit oiseau qui tient dans le creux de ma main, qui au fur
et à mesure de la descente réouvre ses yeux, commence à rebouger, à regarder
où on est...On parle du chemin à prendre, celui pour éviter
les crevasses et le grand chemin de la vie, on parle de tout de rien,
que comprend t-il de tout ça, qu'est ce que je comprend moi
de ce qu'il me dit...? Lentement on arrive à 3500 au bivouac
où l'on se réfugie quelque temps. Il recommence à battre
des ailes, c'est bon signe, je suis content pour lui, petit oiseau
va s'envoler bientôt, c'est son destin, sa vie et je ne peux
pas l'attacher à mon épaule, je ne veux pas l'attacher à mon épaule,
la vie est ainsi faite : les oiseaux volent, les hommes marchent
ou pédalent, jamais un oiseau ne pédalera, jamais un
homme ne volera (physiquement et par lui-même) mais cela ne
les empêche pas de partager un bout de route ensemble malgré les
grandes différences qui les séparent, c'est toute la
beauté de la vie et de la différence, la magie de celle-ci.
Après le bivouac on repart ensemble, continu la descente,
le brouillard s'éclaircit, la neige devient pluie, Manu commence à reconnaître
son domaine, Manu s'envole à un moment sans que l'on ait vraiment
décidé où et quand mais il repart, je ne suis
pas triste, il est heureux. Je suis content de lui avoir offert cette
deuxième chance dans la vie même si à priori
j'avais rien à gagner. En fait il m'a apporté pleins
de choses, je repars vers la vallée un peu plus léger,
merci petit oiseau: peut être nos routes se recroiseront-elles,
peut être pas, c'est la vie des voyageurs, bon vent, fait attention
a toi.
Sous la pluie je rejoins Solda où j'arrive trempé,
pas grave je suis pas en sucre ; je récupère mon
vélo que la patronne de l'hôtel Bambi avait gentiment
accepter de me garder, ne comprenant pas vraiment quelqu'un qui arrive
avec un tel vélo à Solda pour faire l'Ortler sous la
tempête...mais elle accepte avec gentillesse: Je réalise
que je pars de plus en plus en voyage, pas physiquement mais psychologiquement,
pour le Viso (premier sommet) je pensais qu'il me fallait aller dans
un camping pour qu'on me garde mon vélo, aujourd'hui je trouve
que cela n'a pas de sens: je vais vers les gens et demande. Parfois
on me ferme la porte au nez, souvent je rencontre des gens exceptionnels,
le voyage c'est ça aller vers les autres et la façon
dont j'aborde la chose me le permet, seul sans trop de moyen et c'est ça
qui me plait. Pour partir en voyage il faut 3 mois, avec l'expérience
je m'aperçois que je pars de plus en plus vite, me laisse
glisser vers un je ne sais quoi, une sensation un peu bizarre, une
drogue forte très forte. Si un jour vous avez trois mois,
partez ça vaut le coup!
Je récupère mon vélo
et enchaîne la descente
pour rejoindre la route du Stelvio Passe: je l'ai aperçu depuis
le sommet, ça semble un sacre morceau. A l'origine je ne pensais
pas passer par là mais la route colorée de rouge sur
la carte m'a interpellé. Un coup d'oeil sur la légende
pour savoir ce que cette couleur voulait dire: "itinéraire
difficile, voire dangereux". Tout ce qu'il me faut, parfait,
je vais manger ce col : 16 km , 1500m de dénivelé,
dont 1250m sur les 11,5 derniers kilomètres, 48 épingles à cheveux,
sommet à plus de 2700...Quand je me réveille ce matin
là je suis presque déçu qu'il ne pleuve pas
comme la veille, je ne sais pas pourquoi ce matin j'avais envie d'un
bon gros fight, y a des jours comme ça: je m'étais
imaginé le col comme quelque chose de très dur sous
le mauvais temps...en realité il fait beau et malgré le
sommet et les 2000 m de descente à pied de la veille j'avale
le col assez facile, presque frustré en arrivant au sommet,
le combat n'a pas eu lieu tant pis, du coup je prolongerais la journée
sur 115 km juste pour être sur de dormir....Au sommet du col
je confie à des suisses des cartes postales timbrées
en Suisse mais que j'ai oublié de poster (quand on a pas de
tête on a des jambes....): c'est pour les jeunes d'une école à qui
j'envoie de temps en temps des nouvelles par cartes postales, c'est
plaisant pour moi et pour eux aussi je l'espère. Leur instit
c'est l'instit que j'avais au CE1! Quand il a vu l'article dans le
journal pour mon départ il m'a contacté, et aujourd'hui
il me rappelle que c'était en 89 que j'étais en classe
avec lui, si loin, non c'est pas possible, je suis déjà si
vieux? Moi je croyais que c'était hier, allez d'accord peut être
avant hier! Hier étant pour le lycée et cette nuit
pour la fac...et merde....le temps passe vite.
La route me fait prendre
plein Ouest pour rejoindre mon prochain sommet, le Népal c'est
loin quand on va pas tout droit, mais c'est ce que j'aime. Chaque
jour, je me réveille avec le même
plaisir, chaque matin je sais que ce sera une belle journée
et cela est totalement indépendant du nombre de kilomètres.
Je me suis offert le plus grand luxe de la planète selon moi,
le temps, quel bonheur, un proverbe tibétain me rappelle que
les cairns le long du chemin sont là pour nous montrer que
la vraie place de l'homme c'est sur la route en voyage. Aujourd'hui
plus que jamais j'en suis convaincu malgré certains aspects
de cette vie de nomade qui sont parfois durs à accepter mais
on a rien sans rien...
La route vers Campo Francia monte et tout
du long de la montée
on se demande où elle peut bien mener: devant nous la vallée
se bouche par de grandes falaises, où ça va passer?
Sur la montée je traverse plein de villages où tous
les enfants vivent dehors jouant sans que jamais personne ne se demande
si ils sont en sécurité ou pas, c'est la vie des petits
villages, l'insouciance de l'enfance et la liberté d'être
un peu en dehors de la société, ces enfants c'est moi
il y a 15 ans. C'est là que j'ai appris ce que je vais chercher
aujourd'hui sur la route, dans mon village de moins de 100 personnes
où toutes les maisons sont la tienne, où tous les jours
tu goûtes dans un lieu différent, où personne
n'a besoin de te surveiller, tu peux faire les conneries que tu veux
tout en sachant que ça se saura dans tous les cas et que c'est
pas seulement ton père qui t'engueulera alors mais peut être
le père de ton copain ou alors les deux : "la liberté c'est
pas sans danger tu vois, c'est pour ça qu'elle court pas les
rues et les toits."
En fait la route passe par un système
de tunnel à l'italienne
pour à la sortie de l'un d'eux déboucher dans un bout
de monde, paradisiaque, maisons en pierres, 9 habitants à l'année,
le monde peut s'écrouler ici tout semble suspendu j'adore.
Le matin je rencontre une des neufs habitants qui tient l'auberge
du village, elle m'offre café chocolat biscuit, boisson énergétique....sourire,
langue française (elle est suisse de Genève mariée à un
italien) et garde mon vélo. Que demande le peuple? Plein de
gens comme ça, a rencontrer sur la route, c'est pour eux qu'on
voyage, enfin pour entreprendre un vrai voyage le secret c'est peut être
de croire profondément en la nature humaine plus qu'en dieu
ou qu'en soi même. C'est loin d'être ce que l'on apprend
quand on grandit en France et pour moi j'y crois et même dans
des pays comme la Suisse , la France ou l'Italie il y a ces gens
géniaux à qui je me dois de rendre hommage pour avoir
juste le temps de quelques mots, d'un sourire ou d'un café,
partagé ma route, fait de ma journée quelque chose
de magique, d'être passé au dessus de mes habits sales
et du fait que je n'ai à offrir que moi même, ma fatigue
et quelques idées, merci.
L'ascension du pic Bernina se révèle être
facile, temps parfait, pas de réelle difficulté :
c'est côté AD mais c'est un niveau où je suis
vraiment à l'aise.
Paysages magnifiques entre Suisse et Italie, encore une fois c'est
une course où Berhault avait mis ses crampons, c'est toujours
un signe de qualité! De retour à Campo Francia j'ai
le droit à une douche avant de reprendre la route le soir
même de l'ascension du sommet et de la descente des 2500m qui
le sépare du village. L'enchaînement marche-vélo
pas toujours facile mais la ça descend et puis je ne feras
que 20 km ce soir là, mais bon la journée fut bien
remplie.
Le lendemain matin découverte terrible: la manche
de mon gore tex est complètement déchirée, veste
HS sans que je puisse expliquer ce qui c'est passé; je suis
vener et entame un programme réparation à grands coups
de scotch de seem greap, pour sauver ma veste, qui n'est même
pas la mienne, c'est celle de mon père (pardon papa mais ta
veste est foutue, tu t'en doutais en me la passant de toute façon!)
L'espérance de vie de mon matos est brève, c'est pas
que je n'en prends pas soin, c'est juste que je vie entièrement
avec. C'est un matos conçu pour accompagner les loisirs des
gens, moi je dors tous les soirs dans le duvet, je mets tous les
soirs les mêmes affaires, mon réchaud fonctionne tous
les jours....forcément c'est pas une belle vie pour mon matos.
Je détruis tout même le meilleur du meilleur et en pensant
cela me dis que l'homme est sacrément bien fait car pour l'instant
si il y a bien quelque chose qui résiste bien a tout cela
c'est moi, faut que j'en prenne soin!
En repartant je calcule ce
que j'ai fais de mon année, j'ai
passé 240 jours en France, sur ce temps fais plus de 50 courses
en montagnes (100j voire plus), plus de 20 sorties cascade, passé une
semaine en Espagne pour grimper une semaine dans le Tarn, un mois à travailler à l'ESF,
plein de sortie d'escalade... mon total arrive à plus de 200
jours d'activité sur 240 mais qu'est ce que j'ai fait des
40 autres? C'est pas la fac c'est sûr : en additionnant
toutes mes heures de présence et en étant généreux ça
doit faire...2ou 3j, alors j'ai du dormir, joué à la
coinche, joué au flipper sur l'ordi de ma soeur ou des truc
comme ça!
Un col, deux cols, trois cols et me voilà à Madonna
di Campiglio dans les Dolomites au pied de la Brenta , arrive de
nuit fatigué après une journée de 110 km avec
deux cols. Il me faut absolument recharger les piles de mon appareil
photo. Madonna di C c'est une ville de bourges très touristique
pas forcement le genre de lui que j'aime. Premier magasin à qui
je demande pour les piles:il me répond avec plein d'aplomb
qu'ils ne font pas se service! Deuxième, un bar qui n'a pas
l'électricité (nous somme en Italie!) troisième
une belle rencontre, le libraire me rechargera mes piles, me renseignera
sur tout ce que j'ai besoin, me gardera mon vélo....c'est
pourtant pas compliqué!
Je pars pour une traversée du massif de la Brenta, trois jours,
sac un peu lourd car personne: je ne peux pas savoir si les refuges
ont un local d'hiver alors duvet et tout le tralala. Cette traversée
c'est une sorte de grande via ferrata qui passe tantôt au milieu
de parois de 500 ou plus de haut tantôt au sommet, c'est d'une
beauté incroyable, ça réveille en moi le grimpeur,
je reviendrais c'est sûr mettre quelques friend dans ces belles
fissures et livrer quelques beaux combats dans ces belles paroies,
elles m'inspirent vraiment. |
|
A cette période il n'y a personne,
la neige est là rendant le cheminement intéressant même
si ce n'est jamais vraiment difficile, je prends pas mal de plaisir
dans ce voyage au coeur d'un massif montagneux d'une très grande
beauté, les couleurs de l'automne dans la vallée et les
couleurs des parois s'accordent parfaitement, tout est en harmonie
ici. En réalité ce qui trouble un peu tout cet ordre
des choses c'est les trop nombreux câbles a mon goût, mais
je ne vais pas rentrer dans le débat de l'équipement
des falaises et des montagnes maintenant: entre éthique puriste
et accessibilité au plus grand nombre il est pas toujours facile
de trouver le juste milieu même si en réalité les
italiens s'en sortent pas mal car ce n'est pas non plus une via ferrata à la
française je préfère arquer une bonne réglette
que de tirer sur le câble! Le troisième jour (deuxième
jour de la réelle traversée) il pleut, il neige temps
pourri, les nuages jouent avec les falaises leur donnant encore plus
de grandeur et un coté mystique qui pourrait faire peur, il
devient difficile de tenir les câbles tellement j'ai froid aux
doigts, tellement je suis trempé mais je suis bien là,
j'aime ça en fait, j'aime les choses quand elles ne s'offrent
pas trop facilement, j'aime les taquets quelques part. J'aime la montagne
dans sa globalité, toutes les activité qui vont avec,
de la grimpe torse nu au onglets terribles, au spin drif qui vous congèle
sur place en hiver...Je pense que l'on ne peut pas prendre que le bon
coté de l'alpinisme course parfaite soleil neige top... Je pense
que ces journées de mauvais fond, parties d'un tout que je prends
sans me plaindre vraiment, même si on se plaint toujours sur
le coup. La montagne est pour moi un terrain de jeu exceptionnelle
je l'aime comme elle est et ce jour là elle est rude. Pour moi
on ne peut pas dissocier montagne et cette notion d'engagement de soi,
un intérieur d'un monde pas forcement compréhensible,
je ne dis pas qu'il faut aller se mettre au tas pour se mettre au tas,
je dis juste que j'ai peur qu'un jour les alpinistes aient des appareils
qui leur disent où poser le pied, quelle prise prendre, quand
faire demi tour, quand manger, quand s'arrêter.... perdant ainsi
tout ce qui rend pour moi le jeu intéressant, l'incertitude
et cette nécessité parfois de donner de soi pour trouver
une réponse à un problème simple en fonction de
nos capacités.
Chacun a le choix de choisir la complexité du
problème (de la simple randonnée à la "magic
line" du K2") les règles sont simples très
simples, je les comprend et les aime même dans le mauvais, même
dans cette tempête qui me glace jusqu'aux os, plus c'est dur
je dirais plus les règles se simplifient je pense même
pour finir en une seule qui est la plus importante de tout rester en
vie. Là je suis très loin d'en être là,
j'ai froid, je me concentre certes mais j'ai encore une sacrée
marge. L'engagement est limité mais j'aime cette journée
car elle m'oblige à arrêter de penser, il faut faire de
chaque pas une oeuvre d'art, surtout en solo, car je ne m'assure pas
au câble (trop long) car tout est glissant... mais j'aime bien
devoir me concentrer comme ça. J'arête de penser donc
je ne suis plus? Non plus que jamais je suis à ce moment là et
pourtant je ne pense pas. Descartes ne devait pas faire de montagne.
D'ailleurs il y a plein de moment où on ne pense pas et où l'on
EST souvent deux plus que ce que l'on est quand on pense. On ne pense
pas qui on aime et pourtant on est pleinement à travers cela,
d'ailleurs la montagne c'est juste de l'amour. Pour être pleinement
au delà de ma pensée, j'aime donc je vis, c'est cool
comme ça. Descartes n'était ni amoureux, ni montagnard!
Ou alors je connais pas assez le bonhomme pour pouvoir détruire
sa réflexion comme ça en marchant vers le refuge, ce
qui est l'hypothèse la plus probable car je crois qu'à la
base de son raisonnement il y a un doute que je doute que je doute
donc je pense donc je suis, et en matière de doute ben amour
et montagne nous comble. Faudra que je lise un jour un peu ce qu'à écrit
ce brave gars mais pour l'instant j'arrive au refuge et vais me sécher
sous les couvertures!!! Le lendemain j'entame une longue descente vers
la vallée avant d'enchaîner avec 60 km de vélo
le même jour pour dormir serein encore une fois!
Sur la route
vers l'Est je rencontre Julien, qui m'invite chez lui, comme souvent
les belles rencontres commencent par une galère
pour moi. C'est un de ces de ces soirs où je préfère
pédaler plutôt que de répondre à la question
du soir ou dormir alors je continue à tourner les jambes repoussant
cette réponse; mais après 120 km la nuit bien installée
il faut y répondre et je suis mal placé très
mal! A la frontale je repère un bosquet d'arbres, je me dis
pouvoir dormir derrière. Reste à trouver de l'eau,
première maison je frappe on ne m'ouvre pas, demande juste
de l'eau, il n'y en a pas parait il! Belle réponse, je ne
l'aurais pas trouvé et en plus on m'envoie les flics! Heureusement
entre temps j'ai frappé à la porte d'une autre maison:
Julien 20 ans m'ouvre, je lui explique mon problème, le courant
passe, il m'invite chez lui, enfin chez ces parents; quand les flics
arrivent pour regarder sous tous les angles là où j'avais
prévu mon squat je n'y suis plus et je les regarde chercher
avec plaisir. Je hais les flics, c'est plus fort que moi l'uniforme
me bloque! Du coup je m'en sort bien, passe une bonne soirée;
on va boire un coup en ville, on partage un repas et refait le monde:
c'est cool j'aime ça, j'aime rencontrer tous ces gens différents.
La mère de Julien avant de partir tôt le matin me prépare
un sac rempli de victuailles. Les femmes ont ce coté maternel
que j'adore c'est quelque chose qu'elles ont en elles et ce pour
toutes les femmes du monde, ces petites attentions: si elles te donne
un yaourt elle pose une cuillère en plastique avec, les fruit
sont pré-epluchés, les sandwiches soigneusement emballés....Je
me rappelle une scène au Pakistan la première fois
que j'ai parlé a une femme là-bas. D'abord les hommes
t'interrogent: combien coûte cela, combien coûte ceci,
combien tu gagnes en France....combien coûte la vie en France...bref
des questions d'homme. Puis ce jour là ils avaient autorisé les
femmes à venir voir ma tente et à me parler et les
questions étaient différentes: la tente n'est pas trop
courte pour toi, le duvet est assez chaud, comment tu manges...est
ce que tu manges de la viande, c'est important la viande pour la
santé....le tout avec les regards des femmes pakistanaises...imaginez.
Je pense aussi à cette vieille femme avec qui j'ai fait quelques
km de vélo, elle m'avait sourit,je l'avais accompagnée
vers le marché où elle se rendait et elle clôturait
10mn de discussion en me disant de faire attention car maintenant
j'étais comme son fils...ah les filles, "femmes du monde,
où bien putain, qui bien souvent sont toutes les mêmes,
femmes normales, star ou boudin, femelles en tout genre je vous aime,...pour
ta faiblesse et pour tes yeux....car aucune femme sur la planète
sera jamais plus con que son frère...a part peut être...." y
a toujours les exceptions qui confirment la règle: marine
Le Pen....
La suite de ma route me fait passer chez Crispi, mon sponsor
chaussures. Pour moi y passer c'est assez lourd de sens, c'est donner
une certaine orientation à mon voyage que jusqu'à pressent
j'avais refusé. Mais business is business et encore une fois
on a rien sans rien....alors photos, photos ....j'aime pas trop les
flash, j'aime pas trop me vendre d'ailleurs, je le fais très
mal, mais bon j'apprends! En espérant qu'en rentrant dans
ce cercle vicieux du jeu, je pourrais conserver ma liberté de
voyageur, je suis déjà averti du risque ce n'est pas
rien. A moi de garder la tête loin de mes épaules et
espérer
ne "pas trop fermer ma gueule (celle du sebarre) et ne pas trop
virer de bord" (je vais faire de vous des renauistes!, ça
fait pas de mal de réviser quelques classiques!). Et puis
Stefano de chez Crispi est quelqu'un de profondément humain
et d'être passer simplifie pas mal mon rapport à la
chose, puis je gagne une douche, une nuit au chaud et un repas de
rêve (merci Sabrina!)
La route reprend toujours au même
rythme celui des rencontres des gens que je rencontre, un délicieux
repas ici, un capuccino là, du bonheur que du bonheur chaque
jour, mais j'éprouve
le besoin de quitter l'Italie, besoin d'inconnu, besoin de plonger à l'Est
dans un pays que je ne connais pas, besoin de différence même
si plein de choses restent à voir ici, plein de gens à rencontrer:
je passe la douane de Slovénie, je haie les douanes, je hais
montrer mon passeport bien qu' aujourd'hui j'ai une technique pour
que ce soit plus plaisant...Le douanier est froid, un douanier quoi
qu'importe je vais vite l'oublier. Je traverse le Triglav National
Parc et reste époustouflé (encore une fois) de la beauté du
bout des Alpes trop méconnu encore une fois, des belles falaises
m'expliquent pourquoi les alpinistes slovènes sont si réputés,
un joli col très raide, 9 km à 14%, c'est raide. Si
un jour vous y allez en voiture pensez à moi, si vous y allez
en vélo pensez a vous. Je le passe sans problème, je
suis prêt, j'ai réussi à garder deux dents de
rab sur toute la montée et à ne jamais poser le pied à terre,
je suis confiant pour la suite, mes jambes ont encore de quoi faire
quelques Kms! Même si quand je suis en short les gens me disent
souvent « mais comment de si petits mollets peuvent faire
avancer un si gros vélo?» Quoi qu'est ce qu'il ont mes
mollets? Peut-être que ce n'est pas que les jambes qui font
avancer un vélo?
Apres de dures palabres pour trouver des
infos sur le Triglav,je pose mon vélo dans une auberge et
entame une longue marche vers le plus haut sommet de Slovénie
où Berhault avait
commencé sa traversée des Alpes. Bivouac sous les étoiles,
ciel parfait, dire que certains paient des fortunes pour seulement
4 ou 5 étoiles....Le lendemain 12 heures de marche et d'escalade
facile me permette de gagner le sommet de poser le tampon du sommet
dans mon journal, de traverser l'arête sommitale qui offre
une vue grandiose sur toute la Slovénie et d'être heureux
de terminer la longue descente vers mon vélo (2000m c'est
toujours long pour les genoux): Le Triglav était mon dernier
sommet avant l'Asie: je connais les possibilité de mon moyen
de locomotion et de comment le charger pour joindre voyage et montagne,
je suis assez confiant pour l'Asie, juste quelques modifications à apporter:
genre augmenter les développements et je suis sûr de
pouvoir partir avec tout le matos de montagne et un moisd'autonomie
de bouffe ce qui offre pas mal de possibilité. Mais bon l'Asie
est encore loin et pour l'instant l'objectif c'est Ljubljana (prononcé luyblyana)
je répond au sourire d'un couple de retraités qui immédiatement
m'invite pour le repas de midi, une bière de un demi litre
et deux verres de poire me saoulent complet, j'ai pas du tout l'habitude
de boire et depuis quelques jours je tiens un gros rythme entre vélo
et montagne, du coup je repars en arrêtant mon jeu du matin
qui consistait à apprendre à faire avancer le vélo
sans les mains, pas facile, 50m c'est mon record et encore faut que
ce soit sacrement bien équilibré dans les sacoches
mais j'y travaille! Comme toujours la gentille dame me prépare
le sachet repas: pomme, saucisson pain fromage...son mari y ajoute
une fiole de grappe et une bière! Ma foi pourquoi pas.
J'arrive
après 100km à la capitale de la Slovénie
de nuit. Je me dis qu'arriver dans une grande ville de nuit ça
sent le plan galère, je me réfugie dans un café Internet
pour 4h d'ordi avec une immense frayeur en ouvrant ma boite: tout
mes mail depuis le 5 mai ont disparu, des centaines de mail perdus,
j'en ai les larmes au yeux, je suis fou de rage, mais sans vraiment
comprendre comment, je retrouve quasi tout après une heures
de recherche, ouf! Du coup il est possible qu'il y ait des mail auxquels
je n'ai pas répondu, que je n'ai peut être même
pas lu, je m'en excuse grandement, mais hotmail merde à donf
en ce moment. Je m'excuse aussi d'apparaître souvent en ligne
sur MSN alors que je n'y suis pas: c'est la magie de la technologie
qui ne fonctionne pas, ne m'en voulez pas, ce n'est pas que je veux
pas vous parler mais je peux pas être sur mon vélo et
sur MSN en même temps! De toute façon les règles
du jeu vont bientôt changer, un site web devrait voir le jour,
ou je pourrait poser ces quelques lignes de texte et surtout des
photo, j'y travail enfin non quelqu'un y travail pour moi car moi
je parle pas la langue des ordinateurs! Dans tous les cas je vous
tiens au courant.
Quand je sors de ces quatre heures d'Internet,
beaucoup de temps pour chatter il est 22h, il pleut, je ne sais pas
où dormir
mais ça ne m'inquiète pas, quelques km de vélo
et je trouve une bonne place. Dormir dehors n'est pas une contrainte
c'est ma vie, j'aime bien ça même si parfois j'ai froid,
même si parfois je me plains, c'est dans la nature de l'homme
de se plaindre, mais dans le fond c'est ce que j'ai choisi. Je suis
conscient de la chance que j'ai d'être né français
et d'avoir la possibilité de ce choix même si il est
parfois dur à assumer, tout ce que je gagne en retour est
mille fois supérieur aux nuits sur mon Thermarest qui c'est
percé il y a quelques jours et qui malgré mes réparations
ne tient plus que peu de temps gonflé, pas grave. La journée
du lendemain me rappellera pourquoi je voyage une foi de plus. Réveil
vers 7h, un thé, deux bouts de pain et direction la poste
pour envoyer mon matos de montagne qui ne me sert plus à rien,
15 kg de moins, mon vélo perd de son apparence de tracteur
mais bon j'irais plus facilement. La poste slovène est incroyable:
j'envoie tout ça en 5mn de temps, moins de temps que pour
acheter un timbre en Italie, les gens s'occupent de moi, parlent
anglais, j'hallucine, à 8h10 c'est fait! Sur le trottoir où j'ai
déballé tout mon barda pour trouver ce que je voulais
envoyer, je rencontre pleins de gens sympas, le temps d'un sourire,
de quelques mots en anglais, ils parlent tous anglais dans la ville
et même un écrivain qui parle parfaitement français!
Une fois tout repackté mon objectif c'est d'aller sur internet
pour écrire ce mail, café fermé ouvre à 10h
quel heure est-il? Je demande l'heure au premier passant,il m'invite à boire
un café, me donne sa montre et le pain qu'il était
sorti pour acheter! J'hallucine suis je déjà arrivé au
Pakistan?
La ville est jolie ce matin, c'est marché avec dégustation
de vin car c'est la fin des vendanges, partout les gens me sourient
alors que je déambule dans la ville me livrant à mon
activité favorite en ville: regarder le monde vivre! J'ai
appris cela en Inde, là-bas tu peux passer une journée
dans la rue assis par terre sans jamais t'ennuyer, juste en te demandant
comment tout cela fonctionne, ici c'est certes plus simple, mais
j'aime m'emplir de la vie qui règne ici et là, de la
négociation que livre le marchand de légumes, de la
voie de la chanteuse qui anime la rue, des discussions plus ou moins
animées...de la vie tout simplement, c'est beau un monde qui
vit. Du coup le temps passe et toujours pas d'Internet; je déguste
du vin, mais j'y connais rien. Je suis plus intéressé pas
les toasts qu'ils offrent et les gens qui m'invitent à partager
un verre. Puis je rencontre Stephan et Edwige: deux français
venu tenter l'aventure de la Slovénie , ils m'invitent pour
un café, la langue française attire un libanais francophone,
c'est la fête, je rencontre plein de gens, je discute avec
tous, je voyage, j'aime donc je vit, je voyage donc je suis! Mon
vélo parqué devant la terrasse attire Rok et Monica,
deux slovènes qui font aussi des voyages en vélo sur
une ou deux semaines, qui sont curieux devant la bête qui ne
laisse pas indifférent un connaisseur en vélo car il
n'a rien d'un vélo normal: c'est un mixte de plein de pièces,
sans lien les unes avec les autres, ce n'est pas un groupe Shimano
ni un cadre autre technologie, la guidoline tient avec du scotch...c'est
mon vélo je l'aime et j'aime l'image qu'il renvoie: du coup
Rox et Monica m'invitent chez eux! Les slovènes sont accueillant
je vous conseille une visite par ici!
Une douche chaude, wah quel
luxe, je me rase, lave mes affaires, mange des mets succulents, dort
dans un lit avec une couette....bref tout les luxes que je n'ait
pas tous les jours et que du coup j'apprécie
vraiment a leur juste valeur. Parfois je me dis que je suis un peu
maso je me prive de certaines choses pour mieux les apprécier
après. Mais qui apprécie à sa juste valeur une
douche chaude quand il en prend une tout les matins? Bref je vis
comme dans un rêve entre toutes ces rencontres, tout ces gens
qui sans me rêves me laissent leur maison pour la soirée
tandis qu'ils se rendent en ville pour aller voir ses parents pour
Rox et à un concert de hard rock pour Monica qui a pourtant
la 40aine et ne s'habille pas de cuir avec plein de tatouage, mais
elle aime cette musique et alors! Ici j'ai également Internet,
j'ai du y passer 4h hier et encore 3h ce matin pour écrire
ce mail, répondre au autres mail. Par chance le computer est
trop lent pour que je puisse chatter sinon je serais encore à la
première ligne de ce mail!
Le programme futur: "no plan",
conclure ce mail puis l'envoyer comme toujours sans relire, sans
me demander comment chacun va interpréter,
sans y penser, mettre les adresses et tend après chacun en
fait ce qu'il veut et personne n'est obligé de lire! Je remonte
le texte et m'aperçois que c'est quand même long quand
je mets en route les doigts pour écrire je ne réalise
pas, ça vient tout seul bien ou comme mal, ça vient,
je ne pense pas vraiment à ce que j'écris, je ne sais
pas trop comment fonctionne mon cerveau dans ces moments là,
tout coule naturellement, pourvu que ça dure, que je prenne
toujours autant de plaisir à le faire, que peut être
je donne du plaisir à lire, en tout cas je lis toujours toutes
les réactions de chacun que vous m'envoyez, tente de répondre à tous,
mais c'est vrai que j'ai un peu de mal à suivre niveau Internet,
c'est une des raisons pour lesquelles j'ai besoin d'un site. J'espère
que personne n'est offensé si je ne lui répond pas
personnellement, si je n'ai pas reçu un de ses mail....J'aimerais
pouvoir donner plus de temps pour répondre à tous,
j'aimerais n'écrire que des mail personnels de cette taille
et pas de mail commun mais bon je fait ce que je peux avec ce que
j'ai et c'est pas toujours facile!!
Prochaine grosse étape
probablement Athènes en Grèce,
la direction Croatie Bosnie Serbie....et puis là où le
vent me mène, je voyage sans rien planifier à l'avance,
sans guide de voyage, sans rien, je laisse la route me guider et
les gens qui la jalonnent, qui sait où ça me mènera?
Pour l'instant vers le repas de midi et puis inch Allah!
Bises a
tous, take care!
Seb
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